Messe de la Solennité ce lundi 2 aout à 18h
Notre famille franciscaine célèbre en ce 2 août la Solennité de Notre Dame des Anges, à Assise, ainsi que dans toutes les églises des trois ordres, en ce jour de sa dédicace.
De son vivant, Saint François affectionnait profondément cette chapelle (qu’il a lui-même restaurée). Il en a d’ailleurs fait la tête et la mère de l’ordre, comme nous le rappelle l’un de ses biographes, fr. Thomas de Celano dans sa ‘Vita Secunda’.
Littéralement la « petite portion de Dieu», il s’agit d’une chapelle du VIe siècle, originellement propriété des bénédictins, située en contrebas de la colline d’Assise et réputée lieu d’apparition des anges.
Décorée de fresques dépeignant l’histoire du salut et la vie du « Petit pauvre » d’Assise, sur quatre mètres sur sept, elle est aujourd’hui englobée dans la basilique Sainte-Marie-des-Anges (qui est basilique papale avec la basilique Saint François sur le haut d’Assise)
Selon la tradition, c’est la troisième église que saint François restaura, après avoir entendu dans sa prière devant le crucifix de San Damiano cet appel : « Va et répare mon Église ».
C’est là qu’il comprit clairement son appel à vivre « selon le saint Évangile » et fonda l’ordre des frères mineurs en 1209.
C’est le couvent qu’aimait Saint François à la fin de sa vie, par-dessus tous les autres ; il prescrivit aux frères de le tenir tout spécialement en vénération, de le conserver dans l’humilité et la très haute pauvreté, car c’était le miroir de l’Ordre, et c’est pourquoi il en refusait la propriété, n’en gardant que l’usage. Chapitre 12, Vita Secunda.
Cette toute petite chapelle a été le théâtre de nombreux événements marquants de la vie de notre famille dont par exemple la consécration de Claire Offreduccio (future Sainte Claire)
Dans cette même Portioncule, entre autres, Sainte Claire renonça au monde, se fit couper les cheveux des mains de François en signe de sa nouvelle consécration, pour adopter un mode de vie religieuse inspiré de celui de notre Saint et de ses premiers frères, ce qu’elle appellera « embrasser sœur pauvreté ».
Saint François reçut en ce lieu de nombreuses grâces, en particulier une apparition de la Vierge Marie qui lui dira que dans tous les lieux du monde où elle est vénérée, c’est en ce lieu qu’elle se sent la mieux représentée du fait de la pauvreté qui lui rappelle la mangeoire de Bethléem.
C’est ici en ce lieu, en 1216 qu’il voulut attirer tous les nombreux pénitents qui n’avaient pas d’argent pour aller à St Jacques de Compostelle ou à Jérusalem et qu’il demanda au Pape Honorius III, ce que nous nommons le grand pardon d’Assise et qui est célébré chaque deux aout, dans toutes les églises de l’ordre.
Pour expliquer l’origine de ce grand pardon, ses biographes nous disent :
« Or un jour, confondu par la miséricorde du Seigneur qui répandait sur lui ses grâces, il (François) souhaita connaître ce qu’il adviendrait de lui-même et des siens. Il se retira donc, comme il le faisait souvent, en un lieu favorable à la prière, se plongea longuement, avec crainte et terreur, dans la contemplation du Maître de la terre entière et, revoyant dans l’amertume de son âme, ses mauvaises années, il répétait : « Mon Dieu, aie pitié de moi qui suis un pécheur ! » Et peu à peu une indicible joie et une grande suavité filtrèrent au plus intime de son âme ; le ravissement commença, et disparurent alors les angoisses et ténèbres qui s’étaient comme épaissies dans son âme à la pensée troublante de ses anciens péchés ; avec la certitude du pardon complet, l’assurance lui fut donnée qu’il pouvait se reposer sur la grâce »
En cette nuit de 1216, François demeura donc immergé en contemplation quand il perçoit une immense lumière couvrir la petite chapelle sainte Marie des Anges. Il voit le Christ lui-même et à sa droite, sa Mère, la Vierge Marie, accompagnés d’une multitude d’anges. Ce pardon est cet amour bienveillant du Christ miséricordieux et rédempteur, et il voulut par conséquent, le faire connaître à tous.
Puis viendra l’envoi des frères dans toute l’Europe et l’orient (1217) En 1220, il se décharge en ce lieu de sa charge de ministre général.
Enfin, c’est à la Portioncule que Saint François voulut mourir le 3 octobre 1226, nu sur le sol nu, au milieu de ses frères, alors que les frères chantaient autour de lui le cantique du frère soleil.
Cette petite chapelle fut pour lui le lieu privilégié de sa prière pour la Mère de Dieu Il passait des heures en prière devant elle, lui demandant tant de grâces pour ses frères, pour l’ordre et pour tous, qu’il composa pour elle ses plus belles prières.
En ce jour où notre cœur se tourne vers la Mère de notre Ordre, prions-la avec les mots mêmes de Saint François :
« Je vous salue, ô sainte dame, reine très sainte, Marie, Mère de Dieu, toujours Vierge, choisie du haut du ciel par le Père très saint, consacrée par lui et par son très saint Fils bien-aimé et par l’Esprit consolateur, vous en qui ont été et sont toute plénitude de la grâce et tout bien. Je vous salue, ô palais de Dieu. Je vous salue, son tabernacle. Je vous salue, sa demeure. Je vous salue, son vêtement. Je vous salue, sa servante. Je vous salue, sa mère, et vous toutes, ô saintes vertus, qui, par la grâce et l’illumination du Saint-Esprit, êtes répandues dans les cœurs des fidèles, pour, d’infidèles qu’ils sont, les rendre fidèles à Dieu »
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